samedi 1 octobre 2011

Notre Révolution raisonnable - §2 : La curée financière

Chapitre 1 : Notre Révolution raisonnable - §1 : Maslow et les crédits dérivés
Chapitre 2 : Notre Révolution raisonnable - §2 : La curée financière
Chapitre 3 : Notre Révolution raisonnable - §3 : reconstruire après le désastre

Dans le post précédent "Notre Révolution raisonnable - §1 : Maslow et les crédits dérivés", j'ai vulgarisé le processus économique avant la création des produits dérivés. L'impact de ses montages financiers a bouleversé l'équilibre du monde  lors de leur arrivée dans les banques.

  • PROCESSUS ÉCONOMIQUE APRÈS LES PRODUITS DÉRIVÉS

Reprenons l'exemple de notre piscine, imaginez que vous branchiez sur votre pompe de nettoyage un tuyau de remplissage.

Que se passe t-il ?
Évidemment votre piscine finit par déborder puisque vous ajoutez de l'eau (ou du pétrole) sans la vider …
Imaginez maintenant que vous souhaitiez absolument conserver ce précieux liquide supplémentaire.

Que faites vous ?
Et bien vous avez plusieurs possibilités : écoper le surplus dans une autre piscine, ajouter une ou plusieurs pompes pour la conserver ailleurs, élever les rebords de la piscine, chauffer pour évaporer, le brûler si c'est du pétrole !!! etc etc ...

Les produits dérivés, c'est à dire in fine l'argent (la monnaie scripturale pour être précis), ont le même effet sur l'économie que le fluide additionnel envoyé par notre tuyau de remplissage branché sur la pompe : une augmentation incontrôlée du volume d'argent disponible par les banques, donc un système économique in fine incontrôlable (dont nos placements personnels).

Comment la magie opère ?
La perversité n'ayant pas de limite, les lois régissant le comptabilité des organismes bancaires (dans le monde de l'OMC) appelé Bâle I, II et aujourd'hui Bâle III, autorisent les banques à prêter à ses clients 90 à 96% d'argent qu'elles ne possèdent pas ... Elles ont tout de même obligation d'avoir des fondations "solides" en gelant 10% à 4% de leurs actifs sous forme de fond propre (leur bas de laine).

Autrement dit si une banque décide d'avoir en fond propre 4% de ses actifs (l'épargne de ses clients+l'apport des dirigeants- qui par exemple est de 100 unités) alors elle met dans son coffre fort 4 unités qu'elle ne touche plus. Puis prête 96 unités à ses clients (en argent numérique virtuel la plupart du temps) !

C'est ce que l'on appelle l'effet démultiplicateur.
  • OBSERVATION
Accroissement du volume
des crédits dérivés aux USA
Le quotidien des citoyens est bouleversé aujourd'hui par les effets collatéraux de la multiplication de la monnaie disponible dans le monde (ou démultiplication des crédits).

Parti d'une idée brillante et surement vertueuse, les dérivés de crédit ont rendu les agents économiques (nous tous) obèses d'argent disponible.
 Ce système a permis aux États, aux entreprises et aux ménages (nous les citoyens) de s'endetter (via le crédit), d'élever leur niveau de vie et leur confort. En consommant des biens (achat maisons, voitures, TV, téléphone, ordinateurs, nourriture, etc...), des services (électricité, eau, chauffage, etc ...) et en permettant l'augmentation des salaires, cette bulle monétaire a boosté la croissance économique mais a surtout provoqué un effet collatéral ignoré des économistes, l'épuisement des matières premières et des espaces.
Évolution de la population urbaine dans le monde (ONU)
Les matières premières sont siphonnées par l'exploitation des ressources nécessaires à la fabrication des biens et des services. Les espaces sont cannibalisés par l'accroissement de la population et l'occupation des étendues (par les industries -bois,agricultures, industries d'extraction, de fabrication et de transformation-, les commerces, les transports -routes, voie ferrées, etc...-, les logements).

Le système économique devenu chaotique, la déflation salvatrice devrait suivre l'inflation pour purger l'Excédent de monnaie.

Vitesse de croissance des populations (Gauche)
Rejet de CO2 dans l'atmosphère (Centre)
Nombre d'équivalent Terre consommée (Droite)

Le nettoyage a d'ailleurs débuté. Ce sont les banques elles-mêmes qui sont à la manœuvre. Pour cela elles provisionnent des pertes, augmentent les tarifs et ne prennent plus aucun risque sur les prêts. Elles ne prêtent plus qu'aux entreprises, aux communes et aux ménages lorsqu'elles sont sures et certaines de ne courir aucun risque d'insolvabilité.

De fait, la récession est là (Voir la double flèche X sur le schéma MacroEconomique) car par effet de bord les crédits sont beaucoup moins disponibles, la dépense et l'investissement se dégradent, la production diminue sevrée par la consommation en berne. La bulle des crédits dérivés dégonfle. La sacro sainte croissance s'épuise pour le plus grand bonheur de la planète mais pour le grand malheur des hommes.

L’Histoire retiendra peut-être que les dérivés de crédit ont, sur une période de vie très courte (20-25 ans), accéléré jusqu'à une vitesse incroyable la destruction de notre biotope : la planète Terre.

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