jeudi 10 novembre 2011

Faire du vieux avec des jeunes

Ce texte est un assemblage d'articles publiées sur internet (bravo à leurs auteurs) dont l'objet est de mettre en lumière la position factuelle de la jeune génération vis à vis des seniors (>55 ans) et des nantis (10% des plus riches).

De 1981 à 1996, c'est un peu moins de 19 millions de personnes nées (presque 1/3 de la population !) qui ont connu pèle-mêle 3 chocs pétroliers, la pollution et l'urbanisation, le réchauffement climatique, l'informatique, la télé-réalité, la crise économique, la paupérisation, le chômage !

« Ils sont les témoins des conséquences de la guerre-froide, des divorces en série, de l'explosion des hautes technologies et des récessions  en tout genre ». 

Quel que soit son nom, cette génération X, Y ou Z s'indigne dans le monde entier et ne croit plus en ses pairs car les générations précédentes ont sacrifié leurs enfants par gourmandise, par avarice et par orgueil.
Par gourmandise pour la liberté des sens, par avarice pour ne plus partager le travail et la richesse, par
orgueil pour ne pas accepter de remettre le destin de la société à une partie de sa descendance.

Qu'est ce qu'un jeune ?
Sigmund Freud affirmait que tout était joué avant 6 ans (petite enfance), son collaborateur Carl Gustave Jung pensait que l'âge adulte débutait à 35 ans !  Soit 30 années pour bâtir une personnalité (dont 10 à l'école - obligatoire jusqu'à 16 ans) propre et indépendante. Karl Bühler estimait, quant à lui, que la période
d'adolescence et du jeune adulte commençait à l'âge de 15 ans. 

En se référant à ces 3 brillants psychanalystes, on peut considèrer que l'adolescence est l'âge propice pour s'intéresser à la vie politique et civique, la génération des "indignés" appartiendrait donc à ceux nés entre 1975 (35 ans aujourd'hui;6 ans en 1982) et ceux nés en 1995 (15 ans à ce jour). 

Qui sont les jeunes ?
La société dans laquelle évoluent les jeunes se caractérise par une remise en cause de leur position
économique portée par 3 valeurs en crise :
- les valeurs de la famille,
- les valeurs économiques et politiques,
- les valeurs environnementales. 

➔Crise de la famille.
"Les pressions de la vie moderne placent la famille dans une situation toujours plus difficile, affaiblissant sa stabilité, réduisant sa dimension, changeant sa configuration, et posant question sur la façon dont elle pourra continuer à l'avenir sa mission de cellule fondamentale de la société, pont entre cette société et l'individu, et matrice intégrative de l'être humain dans cette société.
En Europe le nombre de mariages a diminué de 40% au cours de la dernière génération, cependant que le taux des naissances est tombé de 25%."
Ces changements sont survenus sur un fond de transformations économiques qui ont amené des millions de femmes dans le marché du travail et engendré une compétition pour les postes de travail qui amène souvent les parents à travailler à des centaines, voire à des milliers de kilomètres du foyer familial. 

4 phénomènes sociétaux apparaissent :
• la famille-institution à la famille-pacte : dévaluation des notions de devoir et de responsabilité
sociale, et une recherche de plus de liberté individuelle et d'auto-satisfaction.
• La diminution du temps donné par les parents à leurs enfants : le fait qu'une grande partie des mères
travaillent maintenant hors du foyer a entraîné un manque croissant dans ce qui était le rôle
traditionnel de la famille: l'éducation.
• Quant à ceux qui ont grandi dans une famille unie (vivant sous le même toit), cette dernière est
absente  car tout le monde est au boulot et le mercredi c'est sport, ce qui a renforcé le sens de
l’individualisme.
• L'absence d'un des parents : les parents se désengagent de leurs responsabilités et rechignent aux
sacrifices de temps et de loisirs pour leurs enfants. Un vide qu'occupe les médias (TV, Internet) qui représente la source d'influence principale dans la vie des enfants."(Sacrée Congrégation pour La Famille). 
 
➔Crise économique, crise du politique.
"Le sociologue Louis Chauvel, l'auteur de Destin des générations, dénonçait le triple handicap des classes d'âges qui ont succédé aux baby-boomers. Les écarts salariaux s'élargissent (en 1977, les quinquagénaires gagnaient 15% de plus que les trentenaires, la différence atteignait 40% en 2000), les risques de déclassement deviennent plus fréquents, et l'accès à la politique plus difficile. Louis Chauvel nous fait remarquer que la Chambre des députés élus en juin 2007 a été la plus âgée de toute l'histoire de nos républiques ! 
 
Martin Hirsch, le haut-commissaire à la Jeunesse dit : «Entre le troisième trimestre 2008 et le troisième
trimestre 2009, le taux de chômage a augmenté 2,7 fois plus vite pour les jeunes que pour la population totale (+ 4,6 points contre + 1,7) pour atteindre 23,8% (9,1% pour l'ensemble de la population », écrit-il dans « L'État de l'opinion, TNS Sofres 2010 ». Les jeunes en question sont les moins de 25 ans, selon la typologie classique de l'administration française, qui répugne à raisonner en termes de générations. La remarque de Martin Hirsch n'en est pas moins de bon sens : «Les jeunes sont ainsi confrontés à une situation paradoxale : la démographie et la politique sociale de la France les désignent comme ceux sur qui vont porter la dette publique et le poids des retraites, mais l'accès à l'emploi leur est difficile." 

« D'autre part, il existe de grandes disparités de patrimoine entre les jeunes ménages. Elles sont même plus fortes à cet âge parce que les héritages et donations jouent un plus grand rôle dans sa constitution initiale. Les 10% des jeunes les plus favorisés possèdent plus de 100 000 euros alors que la moitié des jeunes ont moins de 5 000 euros de patrimoine. Enfin, pour s’approcher au mieux des niveaux de vie de la population, il faut aussi prendre en compte les principales charges. Les impôts bien sûr : les jeunes actifs célibataires sont lourdement pénalisés par le système d’impôt sur le revenu français, très favorables aux familles aisées, par le biais du « quotien familial »1. Surtout, ils ont subi beaucoup plus que les autres ménages les effets de l’envolée des prix de l’immobilier : accès à la propriété rendu presque impossible, loyers qui grimpent en flèche . Les jeunes sont comme pris en tenaille par des revenus qui stagnent et un coût du logement qui progresse, imposant des restrictions importantes pour les plus modestes (logement, loisirs, etc.) ». 
 
➔Crise environnementale
« Nous vivons actuellement une crise environnementale sans précédent. Les scientifiques et les experts
peuvent nous le démontrer, preuves à l’appui. La planète se réchauffe, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, des catastrophes climatiques sont à prévoir, la planète étouffe. 
C’est un fait difficile à contester, les médias, groupes environnementaux et éducateurs sont là pour nous le rappeler.

Les jeunes sont pessimistes quant à l’avenir. La majorité estiment que dans vingt ans, la situation sera pire, quel que soit le thème proposé : pollutions diverses, changements climatiques, épuisement des ressources, etc.
... » 

Que peut-on faire ?
Notre société doit tout d'abord s'interroger sur son avenir, après quoi court t-on ? Quel est le but de
l'humanité ? Quelle société avec quelles valeurs ? Quid de la famille et de l'environnement ? Quel est notre socle fondateur ? 

En tout état de cause « Il faut faire confiance aux jeunes, leur donner la parole, les écouter, les
reconnaître et les valoriser. Les jeunes partagent les mêmes craintes que les adultes quant à l’avenir de
la planète, les mêmes incertitudes. L’importance des liens humains prend tout son sens dans ce contexte. Un jeune doit pouvoir s’appuyer sur un adulte en qui il a confiance et cette confiance doit être réciproque. »
Cette population est caractérisée par son individualisme (moi je), son interconnexion (Facebook, Twitter), son impatience (consommation sur étagère sans effort) et son inventivité (nouvelles technologies, modes). 

Une relation intergénérationnelle peut-être mise en oeuvre de manière efficace sous plusieurs conditions :
a) Les objectifs d'approches et/ou de responsabilités sont établis très clairement, avec pédagogie et sans ambiguïté dès le début de la communication/du contact (ex : campagne de communication claire,
responsabilité donnée avec objectif à atteindre clair et réaliste).
b) Les missions, les rôles ou les postes sont à forte valeur ajoutée. Des missions  qui ont un sens et qui
participent à leur développement personnel leurs sont confiées. Il faut que les seniors acceptent de
partager les postes de décisions économiques, civiques et politiques avec les plus jeunes.
c) La dimension NTIC (nouvelles technologie de l'information et de la communication) : internet,
réseaux sociaux facebook, twitter, iphone etc ...sont intégrés dès les 1ere réflexions quant à un projet
tenant compte de l'instantanéité de l'information qu'offrent les NTIC (ex: promotion médiatique via
internet ou iphone).
d) Les responsabilités confiées sont:
• participatives (le jeune est entendu, écouté et s'exprime librement),
• non hiérarchisées (discussions libres à tout les échelons de l'organisation, la porte n'est
pas fermée) et non bornées (stop au pré-carré des anciens et à l'organisation verticale,
organisation horizontale matricielle et transverse),
• ouverte afin de permettre à l'intéressé d'apprendre et d'évoluer tous les jours (recherche
personnelle, idée de changement pour une organisation).
e) Le télétravail doit devenir une norme d'organisation tenant compte de la contraction des distances, de la rationalisation des déplacements et des moyens économiques.
f) La structure politique doit intégrer les jeunes en tant qu'acteur et non spectateur pour équilibrer les
politiques publiques en matière de vision sociétale, de revenu, d'écologie.
 

Le retour sur investissement devra être le développement par les jeunes d'un esprit d'entreprendre basé sur la prise de risque individuel qu'il soit sous forme d'idée innovante, d'engagement financier ou temporel. 

Conclusion
« La plupart des jeunes sont révoltés contre le manque de dialogue entre générations, l'absence de démocratie générationnelle, la dictature de la finance et la destruction de l'environnement.
On observe un déraillement des rapports entre générations. Unanimement, c’est l’impéritie des dirigeants qui ont gouverné le monde depuis trente ans, qui est dénoncée »
« Ces générations étaient jusque là canalisées en France par une culture du diplôme ou chacun pouvait
espérer prendre l'ascenseur social. Toutefois, l'indignation est à son comble lorsque on a effectué des efforts et des sacrifices financiers pour obtenir un diplôme et que celui-ci ne procure pas de débouché. Elle entremêle la stupéfaction, le sentiment d’un énorme gâchis, l’angoisse du déclassement, et pire encore, l’effroi devant ce qui s’esquisse comme un 'no future' ».

Attention, poudrière !

http://www.unep.org/french/
http://www.cadremploi.fr/edito/actu-et-conseils/vie-professionnelle/efficacite-
professionnelle/d/1/manager-les-y-les-cinq-commandements.html
http://www.slate.fr/story/45317/indignes-french-paradoxe
http://sociologies.revues.org/index3349.html#tocto1n3
http://www.vaninadelobelle.com/Analyse-sur-la-generation-X_a1067.html
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/07/29/chomage-les-seniors-sont-indesirables-dans-
les-entreprises_1553945_3224.html
http://www.latribune.fr/opinions/20111004trib000653960/quand-les-peuples-se-
reveilleront.html
http://www.ouestfrance-emploi.com/actualite/accueil_detailFormation_-Le-diplome-remede-
au-chomage_40006-1807546_actu.Htm
http://www.lefaso.net/spip.php?article44841&rubrique4
http://www.insee.fr/fr/themes
http://www.liberation.fr/societe/01012300228-le-jeune-de-banlieue-n-existe-pas
http://fr.liberpedia.org/Jeunes_des_banlieues
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/03/22/04016-20100322ARTFIG00573-la-generation-
du-millenaire-massacree-par-la-crise-.php
http://www.vaninadelobelle.com/Analyse-sur-la-generation-X_a1067.html
http://www.lemonde.fr/societe/chat/2005/11/04/banlieues-qui-sont-les-jeunes-en-colere-chat-
realise-le-4-novembre-2005_706486_3224.html
http://blog.lefigaro.fr/geopolitique/2011/05/espagne-la-jeunesse-en-revolte.html
http://www.rue89.com/2010/08/18/les-jeunes-face-au-chomage-une-generation-perdue-162822
http://www.capital.fr/carriere-management/actualites/les-diplomes-de-l-universite-s-inserent-
mieux-sur-le-marche-du-travail-639533
http://www.meq.gouv.qc.ca/sections/viepedagogique/154/index.asp?page=dossierC_2
www.prisme-asso.org/IMG/pdf/observatoire_revenus.pdf
www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/revpmen09d.PDF
http://www.gauchemip.org/spip.php?article280
http://www.surfeco21.com/?p=56
http://la-chronique-agora.com/les-seniors-sont-ils-tous-des-egoistes/
http://www.emploiavenir.fr/wordpress-3/?p=13

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